Description
« Un groupe de jeunes filles avec leurs fichus de crêpe aux mille
couleurs, un paquet d’œillets dans les cheveux : elles jouent, du
tambour de basque, babillent, rient et crient tout en poussant, comme
des folles, la balançoire suspendue aux deux arbres. Les garçons de
la taverne vont et viennent avec des plateaux chargés de mançanilla
et d’assiettes d’olives. Des gens du peuple, groupés en bandes,
fourmillent sur la route. » (La Taverne des chats).
« Ses cheveux se hérissèrent d’horreur. Il venait de voir,
sous des capuchons relevés, les mâchoires décharnées, les
blanches dents, les noires cavités des yeux de têtes de morts, et à
moitié couverts de vêtements en lambeaux, les squelettes des moines
précipités jadis, du portail de l’église dans le gouffre. » (Le
Miserere).
Ces deux extraits des Légendes espagnoles donnent la mesure du
talent évocateur du poète et conteur romantique Gustavo Adolfo
Bécquer (1836-1870). Excellant à décrire une scène en quelques
paroles, avec finesse et précision, il crée des histoires où se
mêlent aux légendes séculaires, le surnaturel, la magie et la
recherche de l’impossible, sur fond de rues ténébreuses, cloîtres
gothiques et fontaines enchantées…
Traduction : Achille Fouquier
(1817-1895?).
Durée : 5h30min
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Illustration : Portrait
de
Gustavo
Adolfo Bécquer par son
frère Valeriano (1862).
Références musicales :
Modeste Moussorgsky, Tableaux
d’une exposition, Vieux château, interprété par Byron Janis
(1959, domaine public).