Description
Nous
sommes en l’an 218. Alors qu’Elagabalus s’apprête à faire son
entrée dans Rome, les Romains s’interrogent… Que va devenir
l’empire, sous le joug de cet empereur de quinze ans venu d’Orient
et qui prétend instaurer le culte de la Pierre Noire, symbole de
l’androgyne et de « l’amour mâle » ? Que deviendront les
cultes traditionnels polythéistes ? Et les Chrétiens, toujours plus
nombreux, pourront-ils continuer à adorer leur Kreistos, ou
seront-ils à nouveau persécutés ?
Que l’audiolecteur ne s’attende pas à découvrir un roman
historique, plein de dates et d’intrigues politiques… Qu’il ne
s’attende pas non plus à une exaltation du christianisme primitif,
avec des méchants Romains et des bons Chrétiens…
Les grands
moments du court règne d’Héliogabale (Elabalus dans le roman,
218-222) – depuis son entrée triomphale dans Rome jusqu’à son
brutal assassinat, et le plongeon lamentable de son cadavre dans le
Tibre, en passant par des jeux du cirque entre le burlesque et
l’obscène, ou des débauches sexuelles en public – se succèdent
ici à la manière d’un film documentaire sans dialogues mais
chatoyant de couleurs, de musiques et de parfums, qui serait projeté
sur une toile de fond, tandis qu’au premier plan vont
s’entrecroiser les destins de plusieurs personnages inoubliables –
réels ou fictifs. Des proches d’Elagabalus : sa mère Sœmias,
Attilius, le primicerius de la garde prétorienne, et sa sœur
Attilia, Madeh, l’affranchi et amant d’Attilius, prêtre de la
Pierre Noire… Des Chrétiens, orientaux ou occidentaux, divisés
sur la façon d’adorer Kreistos : le potier Ghéel, l’énigmatique
Zal, la patricienne convertie Severa, ou le traître Atta… Des
figures du petit peuple de Rome, le poète parasite Zopiscus, le
barbier Typochronos ou le vendeur de porc salé Scebahous… Et même
des « touristes », venus à Rome pour assister à l’avènement du
nouvel empereur, comme le sympathique marchand de lentilles
d’Alexandrie, Amon…
Grande fresque historique et sociale sur la fin d’une ère,
L’Agonie (1888) est aussi un roman déroutant, au sujet
duquel Octave Mirbeau écrivit, dans sa préface nécrologique sur
l’auteur : « il est possible que quelques-uns soient choqués par
ce style barbare, polychrome, et forgé de mots techniques, pris aux
glossaires de l’antiquité, bien que ce style ait vraiment une
grande allure, des sonorités magnifiques, un fracas d’armures
heurtées, de chars emportés et comme l’odeur même – une odeur
forte de sang et de fauves des âges qu’il raconte. Mais il est
impossible que personne ne soit frappé par la puissance de vision
humaine, d’hallucination historique, avec laquelle ce cerveau de
plébéien a conçu, a reproduit les civilisations pourries de Rome,
sous Héliogabale, et de Byzance. C’est très grand et d’une
monotonie splendide. »
Né en 1854, Jean Lombard, ouvrier bijoutier, syndicaliste
anarchisant, érudit autodidacte, mourut dans la misère à l’âge
de 37 ans, laissant à sa veuve et ses trois enfants deux romans
publiés et un troisième inachevé.
NB : Ce roman contient des scènes de violence susceptibles de
choquer la sensibilité de certains lecteurs.
Durée : 17h52min
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Illustration : Couverture
de L’Agonie
(Ollendorf,
1902).
Références musicales :
Oreste Fiengo, Musa
: dream atmosphere,
Dyanah,
et Tiberius,
extraits de l’album Roma
(licence Cc-By-Sa-3.0).