Description
« Mais soudain, il levait la tête,
dressait les oreilles, écoutait, plein d’attention. Obéissant à l’appel
entendu de lui seul, il bondissait sur ses pieds et filait droit devant
soi, pendant des heures, sous les voûtes fraîches de la forêt, au fond
du lit desséché des torrents, dans les grands espaces découverts et
fleuris. Mais, par-dessus tout, il se plaisait à courir ainsi dans la
pénombre odorante des nuits d’été, alors que la forêt murmure dans son
sommeil, et que ce qu’elle dit est clair comme une parole articulée. À
cette heure, plus profond, plus mystérieux, plus proche aussi, résonnait
l’Appel – la Voix qui incessamment l’attirait, du fond même de la
nature.
Une nuit, il fut réveillé tout à coup en sursaut : alerte,
les yeux brillants, les narines frémissantes, le poil hérissé en
vagues… L’Appel se faisait entendre, et tout près cette fois. Jamais il
ne l’avait distingué si clair et si net. Cela ressemblait au long
hurlement du chien indigène.
Et, dans ce cri familier, il reconnut cette Voix, entendue jadis, qu’il cherchait depuis des semaines, et des mois… »
Dans L’Appel de la forêt (The Call of the Wild, 1903) et Croc-Blanc (White Fang,
1906), Jack London nous entraîne dans le Grand Nord, à l’époque de la
ruée vers l’or, aux côtés de deux héros inoubliables : Buck le
Terre-Neuve, chien domestique vendu comme chien de traîneau, qui
progressivement reviendra à ses instincts naturels, et le chien-loup
Croc-Blanc, né à l’état sauvage, qui découvrira l’amour et l’amitié des
hommes.